Votation du 21 mai sur la loi énergétique 2050
Le 21 mai nous serons amenés à nous prononcer sur la stratégie énergétique 2050 mise en place par le Conseil Fédéral.
Cette loi très ambitieuse est destinée à nous permettre de pouvoir nous passer de l’atome d’ici 2050, année à partir de laquelle nous n’aurons plus de centrales nucléaire en Suisse. De plus elle nous est nécessaire pour respecter nos engagements pris lors de la COP 21 de devoir réduire notre emprunte carbone drastiquement. C’est aussi est avant tout une nécessité pour préserver notre qualité de vie avec un climat clément.
Si nous devons voter au mois de mai c’est que ce projet est remis en cause par une initiative lancée par l’UDC et soutenue par une partie du PLR. La crainte des initiants et que ce programme soit trop onéreux, car trop ambitieux. Le principal argument est que cette loi pourrait couter à chaque suisse 750.-/an jusqu’en 2050. Or c’est bien ici que l’UDC se fourvoie dans un calcul erroné car il faut bien comprendre que
nous sommes face à une montagne à gravir en termes de changements climatiques et que nous ne pouvons plus perdre de temps
à repousser à plus tard le fait de devoir réduire nos émissions de CO2. Ici il ne s’agit pas de se dire que dans 10 ans le coût pourrait doubler et passer à 1500.-/personne/an, non le coût pourrait décupler et passer à 7'500.-/personne/an, voir bien plus car l’augmentation des investissements que nous devrons consentir à l’avenir ne sont pas linéaire mais exponentiels. En effet plus nous attendrons, plus les dégâts seront importants et plus les mesures à prendre seront couteuses et surtout elles deviendront inévitables.
Et la Suisse que je considérais à l’abri de sécheresse, comme la plus part d’entre vous j’en suis sûr, ne l’est pas plus qu’un pays comme la Tunisie qui est un pays proche des déserts. La preuve est qu’à l’instant même nous avons des feux au Tessin et que le stress hydrique n’a jamais été aussi grand depuis 40 ans à Genève ce qui menace nos cultures indigènes. De plus nos glaciers fondent à vue d’œil et ainsi nos réserves d’eau ne sont pas garanties ad vitam aeternam. Et à la vitesse à laquelle les températures montent nous pourrions ne plus avoir d’eau dans 50 ans qui sait ? Pire nous serons peut-être même moins bien lotis que certains pays bordant un océan et ayant trouvés le moyen de déstaliniser l’eau de mer à un faible coût.
"Tout pourrait s’inverser car le monde change rapidement depuis l’ère industrielle et nous pourrions finir par devenir un parent pauvre au niveau mondial"
Ainsi nous avons donc le choix d’essayer d’anticiper et de planifier dans un relatif calme ces changements ou alors faire la politique de l’autruche à l’instar de Donald Trump, en niant les changements annoncés par l’ensemble des scientifiques et/ou en minimisant leurs impacts dans nos vies. Mais tôt ou tard les faits seront factuels pour chacun d’entre nous et ce moment pourrait sonner le glas de ces corrections gérables financièrement pour finir par nous contraindre à engloutir quasiment l’entier de notre budget de fonctionnement à essayer de trouver des parades aux hausses des températures mondiales sur nos cultures et notre approvisionnement en eau.
La Suisse est un petit pays dont l’impact écologique n’est peut-être pas le plus important mais nous sommes l’un des pays les plus riches pouvant assumer notre part de responsabilité et tirer l’ensemble de nos voisins vers le haut, en démontrant que les investissements consentis finiront par créer de la richesse, car ces 750.-/personne/an (150 à 200 mia d'ici 2050 selon l'UDC) sont
de le l’argent qui sera investi par tous dans notre économie nationale en majeur partie, ce qui pourra permettre de soutenir notre croissance par des investissements utiles à tout un chacun, car il s’agit ici de protéger notre santé, notre environnement et notre haute qualité de vie.
Nous pourrons aussi conserver une place de leader dans les énergies vertes et prendre une longueur d’avance sur d’autres pays se cherchant encore une voie à suivre et des moyens de financement.
Or faisons ici ces investissements pour notre qualité de vie, notre économie et nos enfants. Ne reproduisons pas l’erreur de la génération de nos parents (les baby-boomers) qui n’ont pensés qu’à leur confort de vie en laissant payer la facture à leurs descendants (à nous en l’occurrence pauvre quadras). Dès lors assumons ici notre choix de société consumériste en réglant nous-même financièrement le coût réel de notre consommation sur notre environnement sans chercher à la minimiser.
Nous pourrions même ici peut-être changer de paradigme et essayer de favoriser la prochaine génération au lieu de soutenir l’ancienne, par un rééquilibrage de nos dépenses.
Les retraités sont nombreux à voter et à essayer de protéger leur pré carré. Cependant nous investissons beaucoup pour une génération ayant un horizon temps devant elle assez court au détriment de celle qui en a un plus grand. La question polémique que je soulève ici est celle de savoir pourquoi nous devrions axer nos efforts à soutenir des retraites et des soins médicaux confortables à nos parents plutôt que d’essayer de sauvegarder une qualité de vie à nos enfants ? La vie d’une personne de 65 ans aurait-elle plus de valeur que celle d’un enfant de 2 ans ? Actuellement c’est le cas puisque les enfants ne peuvent pas voter dans leur propre intérêt à contrario d’un septuagénaire qui le peut.
Or si nos enfants avait le droit de vote et pouvaient être représenté, nul doute que nous aurions déjà une meilleure qualité de l’air au niveau mondial.
Dès lors en tant que parents nous devons porter la voix de nos enfants et voter dans leur intérêt et non pas seulement dans le notre, tout comme les grands-parents devraient anticiper un peu plus le souhait de leurs petits-enfants au lieu de ne se concentrer principalement sur le fin de vie.
Ici nous voyons bien que l’enjeu est un conflit générationnel et ici je prends le parti de ma fille plutôt que celui de mes parents ou même du mien dans quelques années !
A bon entendeur.
Edouard Coste
FB : Edouard Coste blogueur ou minimalisme.ch