Comment quitter son travail pour se mettre indépendant ou prendre un congé sabbatique ?
Bonjour à Tous,
En cette fin d’année je vais essayer de traiter avec vous d’un sujet important qui croise tôt ou tard la vie des bienheureux que nous sommes : quitter son travail pour profiter de la vie ou monter son entreprise. En effet il est quasi assuré en tant que minimaliste en devenir que vous prendrez un jour ou l’autre la tangente afin de vivre enfin Libre, sans devoir rendre de compte à un quelconque employeur. Que ce soit d’une façon définitive si vous devenez indépendant ou pour quelques mois lors d’un congé sabbatique.
Avant d’aller dans le vif du sujet il important de comprendre que lâcher son travail n’a pas la même répercussion financière d’un pays à l’autre. Par exemple dans certains pays il sera simple de retrouver un travail après un période sabbatique comme en Allemagne, en Pologne ou au Royaume-Uni où les taux de chômage y sont plus bas que dans d’autres pays comme l’Italie, la Grèce ou l’Espagne. De plus certains postes de travail sont plus faciles à recouvrer que d’autres qui seront plus pointus ou avec plus de concurrents pour un même poste. Ainsi il sera facile pour un anesthésiste de se remettre en piste après un long congé au vu de la pénurie de praticiens dans ce métier à contrario la tâche sera dure pour un gestionnaire de portefeuille qui a vu son secteur dégraisser depuis la crise de 2008. Ensuite les cousins de sécurité offert par les caisses de chômage ne sont pas identiques partout. Dans la plus part des pays quitter son job signifie se retrouver livré à soi-même comme en France ou en Italie alors qu’en Suisse après avoir été pénalisé 3 mois vous touchez une pleine indemnité pendant 18 mois.
On voit tout de suite que chaque situation sera bien différente avec des implications financières diverses d’un individu à l’autre. Faudra-t-il ne provisionner que 3 mois de revenus ou plus ? Et si oui combien ? Cela dépendra de durée prévue du congé additionnée du temps nécessaire à retrouver un emploi pour tous ceux qui choisissent de retourner dans la vie active comme employé. On devine ici aisément qu’un médecin en Suisse sera bien plus confortable dans sa démarche de faire un break qu’un vendeur d’assurance en Grèce… Il reste cependant pour ceux qui ne peuvent démissionner à cause d’une épargne trop limitée, le choix de négocier un licenciement pour bénéficier d’une protection de leur caisse chômage durant le congé sabbatique. Alors oui, question morale et éthique, profiter du système ne sera pas donné à tout le monde. Je ne peux pas encourager cette démarche sans pour autant blâmer ceux qui utiliseront au mieux un système qui existe. Chaque système à ses failles c’est ainsi !
Or après avoir analysé ces questions pratiques, il pourrait venir à une personne lambda des frissons lorsqu’elle calculera le coût d’un tel challenge ! Le rêve de profiter de la vie durant 6 mois, une année ou plus semblera alors réservée à une élite capable d’amasser suffisamment d’argent nécessaire pour payer l’ensemble des leurs factures, qui elles ne prendront pas de vacances ! Et c’est là que 98% des gens abandonnent l’idée d’un break qui parait d’emblée trop couteux. En effet si vous tournez avec un revenu net avant impôt de 6'000.-/mois (en EUR, USD ou CHF peu importe la devise de référence) et qu’il vous reste à la fin du mois 500.- d’épargne, cela signifie que votre coût de fonctionnement incluant vos impôts est de 5'500.-/mois. Or 5'500.- x 12 mois donnent 66'000.- par an de dépenses nécessaires pour vivre. Ainsi avec une épargne de 6'000.- annuelle, il faudra attendre 11 ans pour accumuler ces fameux 66'000.- représentant une année de liberté. Autant dire un bail ! Et c’est là que le minimalisme entre en piste ! En effet il faut recadrer d’entrée de jeu, qu’en étant en congé sabbatique vous n’aurez plus d’impôts à payer car vous consommer votre épargne et ne travaillez plus, or cette dépense peut représenter 10'000.- par an, on arrive ainsi à abaisser le seuil d’entrée de votre congé sabbatique à environ 55'000.- pour une année pleine. C’est un premier pas mais c’est insuffisant… Mais pas de panique puisqu’il reste tout un tas de possibilités de limiter drastiquement ses coûts une fois en congé sans nuire à sa qualité de vie. En effet avec enfin du temps pour vous, vous pourrez mieux acheter en profitant des périodes de solde ou en comparant mieux les différents sites marchands et les produits, vous pourrez partir en vacances hors saisons, vous aurez aussi plus le temps pour cuisiner ce qui vous évitera quelques sorties au restaurant, vous pourrez prendre les transports en commun plutôt que de procéder une voiture et pourquoi ne pas revendre une foule d’objets qui ne vous servent plus à rien afin de vous libérer de l’espace tout en faisant rentrer quelques billets de banque qui seront toujours les bienvenus dans cette période sans travail. Vous pourrez aussi réorganiser vos passions sur des plaisirs plus simples et moins gourmands financièrement, faire moins avec plus c’est une démarche à implémenter qui peut prendre un peu de temps mais qui finit par rapporter économiquement puisque que vous diminuerez vos charges fixes. Je ne vais pas développer ici les moyens d’y parvenir mais vous trouverez tout sur ce blog pour vous y aider, voici un lien avec 9 articles sur le sujet : http://www.minimalisme.ch/tag/gagner%20de%20l%27espace%20et%20ranger/
Une fois que vous aurez limitez vos dépenses alors vous aurez un effet d’accélérateur manifeste qui vous propulsera à la porte de la liberté. En effet les 55'000.- nécessaires seront vite ramenés aux alentours des 40'000.- environ soit 15'000.- d’économie liés aux dépenses plus intelligentes de vos ressources (à noter que tous ces chiffres sont réalistes puisqu’ils représentaient ma situation lors de ma 2ème années sabbatiques). Mais ce qui est le plus important dans cette phase d’accélération c’est que votre épargne de départ de 6'000.-/an passe à un peu plus de 20'000.-. Hors on constate vite que la simple décision de faire plus avec moins vous ramène votre délai d’attente avant un futur congé à 2 ans de travail grosso modo. En effet il ne vous faut plus ici que 40'000.- pour tenir un an et en 2 ans vous aurez économisé exactement cette somme (2 x 20'000.-/an d’épargne) !
Ici l’on passe d’un premier calcul sommaire fait pas 98% des individus donnant 66'000.- de besoin de trésorerie et un délai d’une dizaine d’année nécessaire à amasser cette somme, à un montant ramené à 40'000.- pour une durée de 2 ans d’épargne. Youpi hourra !!! Ça commence à sentir bon et surtout les rêves de ce que l’on pourra réaliser durant ce congé commencent à germer dans nos têtes !
Effectivement c’est magique et je pourrais en rester là en vous ayant donné une belle note d’espoir et un sacré conseil ! Vous seriez heureux et de mon côté j’aurais délivré un bel article. Mais les vrais minimalistes qui me lisent me diraient aussi tôt : « Edouard c’est un bon article, tes conseils sont avisés mais on peut aller encore plus loin ! Car 2 ans c’est encore trop long… » Sur quoi je leur répondrais « Mais de bleu de bleu j’ai pas encore fini ! Y a pas le feu au lac ou bien ? »
Alors comment faire pour être encore plus proche de se prendre le plus grand bol d’air frais de son existence ? Et bien c’est tout simple. Que l’on soit en Suisse ou dans des pays européens comme la Belgique par exemple, nous vivons dans des contrées dans lesquels 40'000.- EUR ou CHA permettent de vivre convenablement mais ce même montant dans plus de la moitié des pays du globe permettent de super bien tourner ! Si vous partez en Asie, en Amérique latine ou dans la plus part des pays africains alors pour vivre comme chez nous il vous faudra bien moins de ressources ! C’est ce que l’on peut comparer au travers du produit intérieur brut annuel par habitant en parité de pouvoir d'achat (PPA). Voici le lien pour avoir le classement 2013 du FMI : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_PIB_(PPA)_par_habitant
Ainsi nous pouvons vite constater que la Belgique au 23ème rang avec 40'700 USD a le double de fortune par habitant comparé aux 22'363 USD des Argentins et les Belges ont 10 fois plus que les 4'345 USD des Birmans. Attention ces données sont des moyennes au niveau d’un pays et partir dans des capitales coutera plus cher, cependant l’on imagine ici facilement qu’avec 20'000.- EUR, USD ou CHF par exemple l’on peut partir vivre une année complète au Mexique selon nos standards ! Mieux avec 10'000.- vous pourriez vivre un an en Thaïlande ce qui représente 6 mois d’épargne dans notre exemple !
Et pour ceux qui me diront que le loyer de leur appartement sera toujours libellé dans leur monnaie de référence et plombera leur budget je leur dit que la sous-location est toujours possible ! Et pour ceux qui me diront que c’est plus facile à faire qu’à dire alors je prendrais l’exemple de mon ami François qui a bossé à fond il y a 7 ans durant un an et demi ce qui lui a permis de mettre 70'000.- Francs suisses de côté et avec ce petit magot il a fait le tour d’Asie durant 6 mois puis il a vécu au Maroc pendant 4 ans sans jamais se priver, ni travailler ! Alors oui c’est possible ! Enfin de mon côté j’ai 38 ans et je suis entré dans la vie active à 23 ans, depuis j’ai pris l’équivalent de 5,5 ans d’années sabbatiques sans jamais me priver et mon standard de vie reste encore élevé malgré mes coupes de minimaliste ! Donc oui cette vie et tout à fait possible. Il suffit de l’expérimenter une fois pour se rendre compte que ce n’est pas un enjeu si énorme ! Faire un enfant est bien plus stressant et demande bien plus d’engagement et pourtant beaucoup de gens en font alors que dans le même temps presque personne ne se met au vert pendant une année avant 65 ans, c’est le paradoxe de notre société.
Enfin pour ceux qui veulent prendre une année sabbatique pour lancer leur boite ou devenir indépendant, alors il faudra économiser de quoi tenir 6 mois en plus des fonds propres à injecter dans sa boite (ici c’est très variable d’une activité à l’autre), 6 mois suffisent car n’oubliez pas que bien souvent vous aurez tout de même un début d’activité professionnelle avec vos premiers clients et premiers encaissements, ces revenus complémentaires permettront de moins taper dans votre épargne. Cependant devant un tel challenge et pour dormir tranquille il vaut mieux doubler la somme que vous pensiez nécessaire pour monter votre boite, car la aussi pour en avoir monté 3 je vous promets qu’on sous-estime toujours certains poste et pire, que l’on en oublie d’autres !!!
Reste un facteur psychologique à franchir, celui de tout lâcher pour partir dans l’inconnu. En effet quitter son travail pour fonder son entreprise, voyager ou profiter de la vie, relève d’un bond hors de sa zone de confort. Rien de plus anxiogène que de sauter dans le vide d’autant plus que nos sociétés nous poussent à s’accrocher à un travail et à n’en changer que pour un autre déjà assuré. Nous verrons comment parvenir à surmonter ces peurs dans le prochain article que vous trouverez en cliquant sur le lien suivant : http://www.minimalisme.ch/quitter_son_job_partie2
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Edouard Coste
FB : minimalisme.ch