Tout fout le camp ! Sommes-nous perdus pour autant ?
Nous listerons dans cet article une réalité crue mais bien réelle qui est la décrépitude de notre civilisation avec les méfaits qu’elle engendre jour après jour. Après avoir fait ce constat il nous faudra accepter cette lente glissade quand bien même la nature de l’homme est d’espérer des jours meilleurs dans son futur proche. Mais l’accepter sans prendre de mesure ne servirait qu’à nous rendre triste tout en nous donnant de surcroît un sentiment d’impuissance. Il faut donc réagir et il existe des solutions que nous énumérerons plus loin.
Commençons dès à présent par faire ce constat implacable : nous vivons depuis 2 ou 3 décennies, non pas une avancée folle vers un progrès toujours meilleur mais bel et bien vers des temps moins bons. En effet après avoir touché un pic de bien-être et de confort à la fin des trente glorieuses, nous avons amorcé une chute constante dans la majeure partie des pans de nos sociétés modernes. En effet à l’exception des progrès médicaux et de la technologie, nous glissons inlassablement vers le pire dans les domaines suivants :
- Le marché du travail dans les pays occidentaux s’est vu frappé d’un taux de chômage endémique, pire les emplois retrouvés sont souvent à durée déterminée et/ou moins bien payés comme c’est le cas dans l’industrie automobile aux Etats-Unis ou même dans les banque en Suisse. Les pays émergents sont eux aussi rattrapés par un surnombre de travailleurs. Ajoutez à cela que ceux qui ont un travail ne sont plus sûr que leur poste ou leur entreprise seront encore existants dans 10 ans.
- L’économie mondiale dans son ensemble vacille après avoir équipé la plus part des habitants de ce monde, l’économie de remplacement ne peut reprendre le relai d’une production tournée vers l’équipement des ménages. Comme tous nos schémas et planifications reposent sur cette croissance nous n’arrivons pas à gérer cette décroissance qui s’impose bien que nous tentons en vain de la nier ou de la cacher.
- Le climat se déglingue, nous voyons que la sécheresse touche de plus en plus de pays, après l’Australie perdant des lacs entiers il y a maintenant la Californie qui manque cruellement d’eau potables, la Chine est aussi touchée avec l’avancée des déserts tel celui du Tengger qui avalent chaque jour des milliers de m2 terres cultivables. L’eau potable va manquer dans de plus en plus de région tout comme des surfaces agricoles qui disparaissent aussi sous le bétonnage massif de nos habitations et industries.
- La qualité de notre nourriture commence à menacer notre santé, après les pesticides vient le temps de réaliser que les viandes élevées aux antibiotiques finissent par nous en immuniser et qu’il faudra à terme ne plus compter sur cette avancée majeur de la médecine dans nos traitements des infections courantes.
- La sécurité au niveau mondial commence à s’amenuiser avec des conflits toujours présents tel celui en Palestine ou des nouveaux comme celui dans l’est de l’Ukraine. Cependant la nouveauté depuis 2011 c’est la montée en puissance de ces guerres qui savent maintenant s’exporter sous forme de terrorisme dans des régions calmes. Cependant existe-t-il encore beaucoup de régions « calmes » lorsque nous voyons des conflits raciaux entre noirs et blancs ressurgir fortement comme c’est le cas à Ferguson ? Ou alors à des conflits religieux comme l’affaire Mohamed Merah en France ? Les Etats n’assurent plus aussi bien la sécurité de leurs ressortissants du moins le sentiment de l’être est bien ancré dans les populations occidentales.
- Même le saint des saints cercle familiale s’effrite, les parents divorcent et ballottent très jeunes leurs enfants entre deux foyers. Ces gamins perdent leurs repères familiaux. Les anciens eux ne peuvent plus compter que rarement sur leurs enfants à l’âge de la vieillesse avancée. Et les adultes ne sont pas en reste puisque les jeunes mariés ne sont plus couverts par les liens solides du mariage qui leur assuraient un partenaire fiable et solide en cas de coup dur comme ce fût le cas pour nos grands-parents qui ne divorçaient pas.
- Enfin ce qui peut paraitre pour beaucoup dérisoire du fait que nous nous en sommes presque totalement éloignés dans notre grande majorité c’est notre Foi en Dieu. La religion a perdu du terrain face au progrès sociaux qui nous garantissait l’espoir d’une vie toujours meilleure. Du capitalisme, au progrès en passant par notre propre fainéantise nous avons fini par ranger Dieu au placard et ne le ressortons de ce dernier que de rare fois à Pacques ou à Noël. N’oublions pas que dans nos pays chrétiens la Foi était d’un soutien inconditionnel dans nos moments les plus durs. Et derrière la Foi l’église était un pilier de nos sociétés qui jouait, pour ses fidèles, un rôle majeur de régulateur et de soutien moral et parfois matériel.
A travers ces derniers exemples nous pouvons mieux comprendre le désarroi des citoyens qui en moins de 50 ans ont perdu tout cadre de vie solide et durable, la famille n’est plus un élément central dans nos vie, nous ne vivons plus à travers elle mais à travers nos propres envies et désirs. Nous n’avons plus un Etat fort qui nous protège en nous garantissant une sécurité intérieure mais aussi extérieur face à une immigration mal maîtrisée qui vient encore plus éroder nos valeurs et notre mode de vie millénaire. Pour ceux qui pensaient se réfugier dans une vie de couple afin d’échapper à l’incertitude et aux aléas de la vie, bon nombre seront déçus de n’y trouver qu’un contrat à court terme constamment renégocié et bourré d’avenants, contrats qui plus est souvent rompus à moyen terme. Or nous mettrons ici de côté toute croyance en un Etre Suprême qui n’existera pour certain que dans un lointain avenir, lorsque la mort et le moment du bilan sonnera.
Nous constatons facilement que les Hommes occidentaux n’ont plus aucun fil conducteur dans leur vie, excepté leur envie consumériste les poussant à acheter ou s’accaparer ce que la société a à leur offrir en biens matériels, en sensations fortes et en interdits. Bon nombres d’entre eux s’efforcent même de ce noyer dans une passion ou dans leur travail pour masquer ce manque de certitude et de cadre entourant leur quotidien et leur espérance. Or il est vrai que nous vivons tous consciemment ou pas dans un monde sans frontières, sans direction précise. C’est un peu comme si nous flottions dans l’espace seul, dans une combinaison nous apportant de l’oxygène mais pas de moyen de nous diriger, tel de petits réacteurs. Ce serait comme flotter sans même être rattaché à un quelconque module spatial par un bras articulé ou une ligne de vie, avec pour seul réconfort nous permettant de ne pas devenir fou, de voir pas loin de nous d’autres astronautes à la dérive et de pouvoir leur parler de ce merdier !
Alors que faire dans ce monde sans réel soutient ? Dans lequel personne, qu’elle soit physique, moral ou spirituelle ne peut faire office de pilier sur lequel se reposer ? Comme nous l’avons déjà vu il existe quelques parades très efficaces comme celle de vivre dans le présent ( http://www.minimalisme.ch/vivre-au-present ), de savoir rester basique (http://www.minimalisme.ch/restez-basique ), ou tout simplement de réaliser enfin pourquoi il est bon de devenir minimaliste ! ( http://www.minimalisme.ch/pourquoi-devenir-minimaliste ).
Mais il existe une autre approche qui est de tirer parti de ce monde sans garde-fous, pour enfin devenir incassable et sûr de soi ! Car bien que « c’était mieux avant » avec tous ces soutiens possibles en cas de défaillance, (parents, femme ou mari, l’Etat, le monde du travail ou même Dieu) ! Il était là aussi illusoire de croire que nous n’étions jamais seul face à la vie est à notre destin. En effet personne ne pourra jamais se substituer à vous en cas de maladie grave et de souffrance extrême, ni prendre votre place lorsqu’il s’agira de rendre l’âme (à lire pour se rassurer l’article : régler son rapport à la mort est le meilleur anti-stress du monde http://www.minimalisme.ch/rapport-a-la-mort ). L’angoisse de se retrouver à devoir affronter certains moments de vie ne pouvait pas totalement êtres occultée.
Or dans cet ancien monde plus doux et plus rassurant les Hommes étaient de ce fait dépendants psychologiquement de leur environnement et de leur entourage. A l’inverse aujourd’hui ils subissent « seuls » toutes les contraintes liés à leur vie. Ainsi aucun du nouveau ou de l’ancien temps n’était idéal pour totalement s’extraire de son environnement et s’en émanciper, puisque nous sommes passés d’un statut de dépendant celui de victime. Cependant c’est dans notre monde actuel, dans lequel nous sommes acculés, que nous pouvons enfin trouver la force et la motivation suffisante pour nous extraire totalement de la dépendance affective de nos proches, de notre Etat ou de notre entreprise, ceci en nous recentrant sur nous-même et en trouvant en nous la force de nous aider à traverser cette vie est à accomplir notre destin sans l’aide de personne. Nous pouvons y parvenir en ne comptant que sur nous et notre propre force intérieure, en allant au-delà de notre simple condition humaine et en transcendant les époques et les dimensions matérielles et spirituelles pour être assez fort dans tous les domaines et secteur de nos vies SEUL. Nous avons les capacités de traverser nos vies sans gros heurs à la seule force de nos convictions, de notre moral en acier et de notre espérance en nous-même. En devenant votre meilleur ami vous pourrez couper toutes les attaches émotives qui vous entravent, car chaque lien qui part vers l’extérieur signifie que vous connaissez parfaitement le début de cette attache puisque ce n’est rien d’autre que vous-mêmes mais que vous ne maîtriserez au contraire jamais totalement le deuxième bout qui vous lie à une tierce personne, à entité morale ou spirituelle. Vous courez ainsi le risque d’être déçus si la contrepartie à laquelle vous étiez connectée vous faisait défaut. Nous pouvons nous référer ici aussi à l’article « savoir distinguer ou mettre notre attention et notre énergie ( http://www.minimalisme.ch/marc-aurele ) qui saura vous faire prendre conscience que nous ne maîtrisons au final pas grand-chose. Il est vrai cependant qu’en ne comptant que sur vous, vous risquez de vous décevoir parfois tout seul mais à la différence que vous aurez la faculté de corriger le tir par la suite.
Arrivé aussi loin dans mon développement j’entends ici des détracteurs crier au scandale de l’autarcie naissante et de la menace de s’isoler dans son propre monde avec tous les risques d’appauvrissements humains et spirituels qui s’en suivraient. Cependant couper toutes dépendances affectives et psychologique ne veut pas dire se couper des interactions avec son environnement, bien au contraire il s’agit de les prendre et les accueillir comme un plus « + » dans nos vies, comme un cadeau et non une nécessité à obtenir ou conserver notre bien-être ! Etre capable de vivre sans l’aide d’autrui ne veut pas dire que vous n’appréciez plus la compagnie d’un semblable ou de pratiquer une activité sociétaire. Car savoir vivre sans se soucier des soubresauts qui nous entourent, sans en être affecté, permet au contraire de pouvoir aller à la rencontre de tous ses événements nouveaux en étant décontracté et curieux de voir ce qu’ils pourront ajouter à notre vie et non pas ce que nous risquons de perdre à la suite de tel ou tel incident de vie. L’inconnu et le futur son alors ici gage de « + » et non pas de « - » puisque l’on ne saurait vous enlever quelqu’un ou quelque chose qui ne vous est pas nécessaire à votre bonheur et à votre équilibre. Prenons un exemple simple, si vous arrivez à couper tous liens de dépendance émotive d’avec vos parents, en vous vous débrouillerez toujours sans eux, alors en les voyant vous apprécierez davantage encore leur compagnie pour ce qu’elle est vraiment : de l’amour parental. Et maintenant si un coup du destin frappe à votre porte et que vos parents sont aux abonnés absents alors vous improviserez seul et trouverez quoi qu’il arrive une manière de surmonter cet obstacle car la vie vous y contraindra ! Vous ne souffrirez enfin pas d’un manque de solidarité de vos parents car vous ne comptiez déjà plus que sur vous-même pour vous en sortir. Ainsi vous n’avez pas de sentiment de manque « - ». Maintenant si au contraire vos parents vous aident alors vous prendrez ça comme un cadeau bienvenu et non pas comme un dû. Vous vivrez donc leur aide comme un « + ».
Alors oui il est difficile de se passer de béquilles existantes ou fantasmées. Oui il est dur de se résigner à ne faire appelle qu’à une personne : SOI-MEME. Cependant se long travail vous forcera à grandir dans de nombreux domaines où vous étiez peut-être faiblard du fait que d’autres les géraient pour vous. Mais vous vous enrichirez et prendrez de la confiance en vous en réalisant que vous êtes votre meilleur serviteur. Vous finirez aussi par ne plus avoir peur du monde qui change puisque vous aurez confiance dans vos capacités d’adaptation à force de faire sans aide extérieur. Ainsi vous pourrez mieux profiter du présent et savourez les moments partagés avec vos pairs sans en attendre des contres-parties présentes ou futures. Vous ne saurez non plus, plus la proie d’autres personnes qui auraient pu utiliser certaines faiblesses affectives pour faire pression sur vous et/ou vous tenir sous leur influence, (à lire : être prêt à tout perdre, une excellente arme pour gagner dans la vie http://www.minimalisme.ch/pret-a-tout-perdre ), se détacher et réduire sa dépendance dans tous les domaines de sa vie est une approche très minimaliste puisqu’elle permet d’augmenter son bien-être en coupant des liens à la place de chercher à en créer des nouveaux !
Alors croyez en VOUS ! Et faites en une de vos résolutions pour 2015 !
Je vous salue Tous chaleureusement et vous souhaite tous mes vœux de bonheur pour 2015, en espérant que vous ferez plus avec moins !
Edouard Coste
FB : minimalisme.ch et Edouard Coste